A l’aide de ces petites fiches descriptives vous saurez reconnaître les petites bêtes de votre jardin. Vous éviterez ainsi de vous débarrasser de celles qui sont des alliés utiles à la bonne santé de vos plantations : les auxiliaires.

Les abeilles solitaires

Rien qu’en France, on recense près de 1000 espèces d’abeilles sauvages et de bourdons qui jouent un rôle aussi important dans la pollinisation que notre abeille domestique. Parmi eux, nous pouvons identifier la catégorie des « abeilles solitaires ».

Ses abeilles n’ont pas de reine et ne produisent pas de miel. Elles préfèrent mélanger le nectar avec le pollen qu’elles récoltent pour former des petites boules de nourritures destinées aux jeunes abeilles. Ainsi, elles sont beaucoup moins agressives que les abeilles domestiques puisqu’elles n’ont pas de réserves de miel à défendre. En plus, certaines espèces n’ont même pas de dard.

La plus part des abeilles solitaires creusent leurs nids dans la terre. Les autres cherchent un endroit hors sol (ex : bois morts, tiges, fissures etc.)

L’espérance de vie des femelles est entre 2 et 10 semaines (selon les espèces), les mâles vivent moins longtemps.

Abeille solitaire (ici une abeille maçonne)

Le carabe

Le carabe, cousin du scarabée et de la coccinelle, est très apprécié du jardinier averti. Ce petit gourmand nous débarrasse des mangeurs de salade du potager.

C’est un véritable gardien qui patrouille entre les rangs de légumes pour dévorer les limaces, les escargots, mais aussi les pucerons, les larves de taupin, les vers ou encore les chenilles. Il se sert très rarement de ses ailes et préfère courir sur le sol.

Pour l’accueillir dans votre jardin réservez lui des rondins de bois en décomposition, des souches, des tas de pierres où il ira se cacher.

Carabe doré

La cétoine dorée

La cétoine dorée est un coléoptère que l’on rencontre souvent au jardin. Elle est facilement reconnaissable grâce à sa carapace verte métallisée et à ses reflets dorés.

Les cétoines adultes font partie des insectes pollinisateurs. Les larves de cétoines se nourrissent de matière végétale en décomposition, le composteur est donc un environnement idéal pour leur développement. Si vous en trouvez, aucune crainte, elles ne sont pas nuisibles pour vos plantations, bien au contraire elles permettront de décomposer plus rapidement vos déchets organiques en humus.

Malheureusement elles sont souvent confondues avec des indésirables comme par exemple la larve de hanneton. Mais alors comment les distinguer ?

  • La larve de cétoine est blanche grisâtre alors que celle du hanneton est blanche jaunâtre ;
  • La larve de cétoine à des pattes très courtes alors que celles de la larve de hanneton sont plus longues (plus longues que la largeur du corps) ;
  • Proportionnellement à leur corps, la tête de la larve de cétoine est toute petite et celle du hanneton est grande.
  • Comme elles n’ont pas le même régime alimentaire (l’une mange les racines des plantes l’autre les végétaux en décomposition), la larve de hanneton est équipée de mandibules (grosses pinces au niveau de la tête) tandis que la larve de la cétoine ses mandibules sont tellement petites qu’il est difficile de les distinguer.

Le milieu de vie est un bon indicateur pour éviter les confusions. Si avez trouvé une larve au pied des plantes, il y a de fortes chances que ce soit celle du hanneton, si vous avez trouvé une larve dans la matière en décomposition (composteur, tas de fumier), c’est très probablement celle de la cétoine.

N’hésitez comparer les photos des larves sur internet pour vous entrainer à les reconnaitre. Ce serai bête de se débarrasser d’un allié de qualité.

Cétoine doré

Le chrysope

Mais qui est cette charmante demoiselle aux yeux d’or ? Cet insecte tient son surnom de ses délicates ailes translucides et de ses yeux aux couleurs surprenantes, c’est le chrysope. Moins connu que la coccinelle, il est aussi un très bonne allié du jardinier. Ses larves se nourrissent de beaucoup de ravageurs différents (pucerons, aleurodes, acariens, cochenilles, thrips…). Durant son développement, une larve de chrysope consomme en moyenne 300 à 400 pucerons. Une fois adulte il assurera la pollinisation en butinant de fleur en fleur.

Le chrysope dépose ses œufs à la sortie de l’hiver (février-mars) à proximité d’une colonie de pucerons, ils écloront en avril.

Chrysope

La coccinelle

Quelques taches noires sur une robe rouge, des petites pattes qui nous chatouillent la peau, des fines ailes prêtent à s’envoler pour nous porter bonheur : je vous présente la coccinelle. Sous ses beaux airs, on en n’oublierait presque que c’est un féroce prédateur. Alliée du jardinier, elle se régale de pucerons et de cochenilles. L’adulte peut manger jusqu’à 100 pucerons par jour et la larve, plus vorace, près de 150 !

Ce coléoptère vit en général une année. Il pond des œufs ovales de couleur jaune par groupe de 10 ou 20 sur ou sous des feuilles au milieu d’une colonie de pucerons pour assurer de la nourriture à sa progéniture. Les oeufs écloront au bout de cinq jours.

Pour passer l’hiver, les coccinelles se mettent à l’abri sous les feuilles, la mousse, l’écorce d’un arbre ou dans votre hôtel à insecte !

Larve de coccinelle

L’escargot

L’escargot, ce gastéropode hermaphrodite, est un des ravageurs les plus célèbres du potager.

Lorsqu’il est tout heureux, il sort sa tête et on peut y voir deux paires de tentacules. Celle du dessus porte les yeux et celles du dessous est munie d’un organe olfactif et tactile. Pour se repérer il se sert davantage de ses tentacules inférieurs que de ses yeux. Elles lui permettent de tâter le terrain et de le de flairer.

L’escargot nait avec une toute petite coquille molle qu’il va agrandir et solidifier au fur et à mesure. Pour cela il a besoin de calcium qu’il trouve dans les plantes ou en rongeant les roches calcaires.

La bave de l’escargot est très importante pour sa survie. Elle lui permet d’avancer en glissant sur le sol et c’est une glue très puissante grâce à laquelle il peut se déplacer à la verticale. Ce mucus sert également de protection anti bactérienne.

Les escargots sont plutôt casaniers, ils ne parcours pas de longue distance. Par exemple, l’escargot de bourgogne parcours en moyenne 80 cm par jour et au maximum 4 m.

Lorsqu’il fait froid et sec, l’escargot hiberne et bouche sa coquille à l’aide d’un mucus.

Escargot

Le syrphe

Le syrphe est une petite mouche inoffensive qui a eu la bonne idée de se déguiser en guêpe. Résultat, ses prédateurs se croient face à une guêpe et prennent leurs pattes à leur cou ! Pendant ce temps, la mouche peut continuer à se délecter de nectar et de pollen.  Pour le différencier d’une guêpe, comptez ses ailes: le syrphe a deux ailes, la guêpe en a quatre. Aussi, le syrphe peut faire du sur-place en vol alors que la guêpe non.

Dans notre jardin, les syrphes adultes jouent un rôle de pollinisateurs. Leurs larves vont se nourrir de différentes proies (pucerons, cochenilles, cicadelles…). Les larves ressemblent à des chenilles sans patte, elles consomment en moyenne 400 pucerons au cours de leur vie (8 à 15 jours).

Syrphe

 

Le ver de terre

Les vers de terres sont indispensables au bon fonctionnement du sol. Ils permettent d’aérer le sol, de le rendre perméable à l’eau et de l’enrichir.

Il existe une multitude d’espèces de vers de terre. On peut les classer en trois catégories par leur localisation dans le sol :

  • les épigés dégradent les débris végétaux présent à la surface du sol. Ce sont les vers les plus petits ;
  • les endogés vivent en permanence dans le sol et creusent des galeries horizontales. Ils sont tout blancs puisqu’ils ne voient jamais la lumière du jour ;
  • les anécites sont les plus grands vers de terre, ils font des va et vient entre les couches profondes et la surface.

Nos amis les vers n’ont pas de poumons et respirent par la peau grâce à un mucus. L’humidité leur est donc indispensable. Ils s’enfoncent dans le sol par la tête et contractent leurs muscles pour écarter la terre. De cette manière ils sont capables de déplacer jusqu’à 60 fois leur poids et font donc partie des animaux les plus puissants du monde !

Le petit bourrelet caractéristique du vers s’appelle clitelum. Il se gonfle durant la période de reproduction et permet aux vers de s’accrocher deux à deux.

Attention : couper un ver de terre en deux n’en donne pas deux !

Ver de terre